Après la mise en service partielle d‘une nouvelle extension sur le complexe d‘Azito, près de la 30 % de la production
électrique nationale repose sur la centrale coconstruite par Globeleq. Si les objectifs ne sont pas encore tout à fait
atteints, les progrès en matière d‘électrification sont patents depuis dix ans.
La Côte d‘Ivoire accélère sur le chantier des travaux d‘extension des centrales thermiques du pays. Le complexe d‘Azito, l‘une des plus importantes centrales de production d‘électricité de Côte d‘Ivoire, continue sa montée en puissance après la mise en service d‘une nouvelle unité qui doit ajouter 253 mégawatts (MW) de capacité, portant la production totale à 710 MW. La centrale d‘Azito Energie SA – filiale du britannique Globeleq et du groupe ivoirien IPS West Africa –, produira ainsi près de 30 % de la puissance totale installée en Côte d‘Ivoire.
Cette première tranche d‘extension, dénommée phase IV, d‘Azito aura mobilisé au total un investissement de 217 milliards de F CFA (330 millions d‘euros) sur lesquels neuf institutions financières dont Proparco, la Société financière internationale (IFC), la Banque ouest–africaine de développement (BOAD), la Banque africaine de développement (BAD) ou le Fonds international de développement de l‘Opep ont participé. Les coûts ont été réajustés puisque, lors du lancement des travaux en 2019, l‘enveloppe avait été évaluée à 170 milliards de F CFA.
Azito versus Atinkou, le match des centrales thermiques en Côte d‘Ivoire
Hub énergétique régional
Fin juin, le chef du gouvernement, Patrick Achi, s‘est rendu sur ce site stratégique, situé à Yopougon, lors de la mise en exploitation de la turbine à gaz de 180 MW, en attendant celle de la turbine à vapeur d‘une puissance de 73 MW dont les travaux de validation sont toujours en cours. « Nous inaugurons avec fierté cette nouvelle turbine à gaz. C‘est un véritable bond en avant. Cette infrastructure répond aux enjeux de croissance et de prospérité de la Côte d‘Ivoire », avait alors déclaré le Premier ministre, selon lequel le taux de couverture national en électricité est passé de 33 % en 2011 à 82% en 2022. L‘objectif final étant d‘atteindre 100 % grâce au deuxième Programme social du gouvernement (PSGouv2).
C‘EST UNE ÉTAPE SUPPLÉMENTAIRE POUR ASSURER L‘EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE DE LA GÉNÉRATION À VENIR
En effet, Abidjan n‘a pas renoncé à son ambition de devenir un hub énergétique régional. Ainsi, Azito IV est la deuxième centrale à avoir été mise en exploitation cette année, après celle du turc Karpowership fin janvier, dotée d‘une capacité de 200 MW. La croissance soutenue de l‘économie ivoirienne depuis 2012 – malgré un ralentissement en 2020 du fait de l’impact du Covid–19–, avec une progression moyenne de 8 % selon le FMI, accroît la consommation d‘énergie aussi bien dans le secteur industriel qu‘au sein des ménages.
Électricité : la Côte d‘Ivoire branche ses voisins
Une considération que le directeur général d‘Azito, Luc Aye, ne pouvait éluder lors de la cérémonie d‘inauguration de la turbine à gaz : << En raison de sa pertinence pour fournir de l‘énergie aux populations ivoiriennes, la mise en service de la centrale électrique d‘Azito est une étape supplémentaire pour assurer l‘efficacité énergétique de la génération à venir », La nouvelle turbine de 180 MW doit en effet permettre d‘approvisionner plus de 300 000 Ivoiriens en électricité.
Ambitions contrariées
Mais les besoins en électricité ne se limitent pas à cela. Le pays exporte en effet une partie de sa production vers des pays voisins comme le Burkina Faso, le Mali, la Guinée ou encore le Liberia. Toutefois, l‘objectif de doubler la capacité de production nationale à 4000 MW à l‘horizon 2020 et d‘atteindre 6 000 MW en 2030 est loin d‘être atteint – puisqu‘elle représente aujourd‘hui moins de 2 400 MW. L‘ambition du gouvernement vient ainsi d‘être revue à la baisse avec 4 000 MW visés d‘ici à 2025, dont un mix énergétique qui représentera 42% à cet horizon.
En ligne de mire également, la capacité de la Côte d‘Ivoire à offrir une couverture stable en électricité. Ce notamment après une difficile période de délestages qui ont soumis le pays à des coupures d‘électricité intempestives quatre mois durant, l‘année dernière. La centrale thermique d‘Azito avait par ailleurs connu entre novembre 2020 et août 2021 une série de pannes.
JA