1er janvier 1979 – Les Etats-Unis reconnaissent la République populaire de ChineChine – Etats-Unis, la bataille de tous les dangersArticle sur les relations sino-américaines dans L’Express du 23 décembre 19781er janvier 1966 – Le coup d’Etat de Bokassa en Centrafrique
La sombre saga des enfants Bokassa© »Rues illuminées et désertes. Chaleur pesante et moite. Visages fermés. Sang à Yaoundé. Sang à Douala. La peur. Cette impression de malaise parmi les personnalités venues du monde entier. Une retraite aux flambeaux, quelques manifestations annulées. Ce chauffeur qui nous quitte pour aller chercher son fusil à la tombée de la nuit. Les premières heures de l’indépendance camerounaise, qui ont coïncidé avec la nuit du réveillon, n’ont guère fait retentir les tain-tains de la liesse populaire. […]
Depuis sa création le 16 mai 1953, L’Express a couvert chaque semaine les temps forts de l’actualité nationale et internationale. Ouvrir les archives de notre journal, c’est parcourir 70 ans d’histoire contemporaine entre décolonisation, Guerre froide, Grand bond en avant… A travers nos archives, nous vous proposons de redécouvrir la reconnaissance de Pékin par Washington en 1979, la prise du pouvoir de Jean-Bedel Bokassa en Centrafrique en 1966, l’indépendance du Cameroun en 1960 et la fin du régime du général Batista à Cuba en 1959. Tous ces événements venus bousculer l’actualité le premier jour de l’année.
1er janvier 1979 – Les Etats-Unis reconnaissent la République populaire de Chine
« Les Etats-Unis reconnaissent le régime de Pékin un quart de siècle après la Grande-Bretagne et les pays scandinaves (1954) et quinze ans après la France (1964). La décision était inscrite dans le rôle que jouent les Etats-Unis en Asie, dans l’évolution de la Chine postmaoïste. Elle surprend pourtant par le moment choisi, l’espèce de hâte qui s’est emparée de Jimmy Carter, le cynisme politique qui consiste à mettre les nationalistes de Taïwan (Formose) devant le fait accompli.
Depuis la mi-septembre, le président Carter accélérait les négociations en vue du rétablissement des relations diplomatiques avec la Chine populaire. Son impatience ne cessait de grandir. […] Reste à se demander pour quelles raisons Carter tenait à obtenir l’accord des Chinois au plus tard le 1er janvier 1979 et les Chinois se montraient prêts à le lui consentir. Si les dates ont un sens, Carter rêvait d’un double, voire d’un triple succès. Il espérait annoncer à peu près au même moment la conclusion de la paix israélo-égyptienne et le « coup de Pékin ». Sa position à l’égard du Congrès et de l’opinion publique en aurait été consolidée au point qu’il aurait pu envisager, l’âme sereine, sa réélection à la fin de 1980.
D’un autre côté, il aurait tenu entre les mains les atouts nécessaires à la bonne fin des négociations avec Moscou pour la signature du nouvel accord sur la limitation des armements stratégiques (Salt 2). L’entente entre Anouar El-Sadate et Menahem Begin ne s’est pas réalisée, et les relations avec Pékin ont pris, du coup, une autre dimension. Les progrès accomplis avec les Chinois ont compensé l’échec subi au Caire et à Jérusalem. » (L’Express du 23 décembre 1978)
1er janvier 1966 – Le coup d’Etat de Bokassa en Centrafrique
« En s’emparant du pouvoir à Bangui, capitale de la République Centrafricaine, le colonel Bokassa, un ancien soldat-français qui devint capitaine après vingt ans de service, a pris une série de mesures assez significatives. D’abord, il a passé un décret « abolissant la bourgeoisie », qui, dans ce pays de paysans, n’existe d’ailleurs pas en dehors de la classe des fonctionnaires. Ensuite, il a interdit de « jouer du tam-tam du lever au coucher du soleil », sauf le samedi et les jours fériés. Enfin, il a demandé aux ministres et aux fonctionnaires de ne plus aller au cinéma pendant les heures de travail. Mesures intéressantes, mais n’exigeant pas nécessairement un coup d’Etat.
En fait, si le colonel a cru bon de lancer à la foule ces slogans qui seront fort appréciés, il a surtout pensé à dissimuler de cette façon la véritable raison de son putsch. Il s’agissait de stopper une évolution politique jugée dangereuse depuis que le président Dacko avait, pour suivre l’exemple de la France, reconnu la Chine populaire. Les représentants de plusieurs puissances occidentales à Bangui, qui s’ennuient beaucoup dans cette capitale de 85.000 habitants, ne manquaient pas de donner une grande importance, dans leurs rapports, aux contacts étroits que l’ambassadeur de Chine populaire, M. Meng Yeng, avait établis avec des hommes comme le secrétaire général du parti unique, M. Charles Ondorna. »(L’Express du 10 janvier 1966)