Mesdames, Messieurs, Chers participants, honorables invités!
Voilà plusieurs décennies que des femmes ou des hommes comme moi se rencontrent à travers les 4 coins du globe pour tenter d’analyser, comprendre et résoudre les problèmes majeurs de nos sociétés en pleine mutation.
La plus grande erreur serait de croire que tous ces efforts ne portent pas suffisamment leurs fruits au regard de la situation toujours aussi préoccupante du monde, et de céder au découragement.
En effet, les grands défis seront toujours devant nous. Et c’est ensemble, par la force de nos échanges, de nos réflexions et de notre vision commune d’un monde meilleur pour les générations futures, que nous ferons face à ces grands enjeux du millénaire.
C’est parce que je suis profondément convaincu que chaque fois qu’une petite idée sera mise au profit d’une grande cause, c’est un pas de géant que nous aurons fait ensemble.
Aujourd’hui, depuis Genève, capitale mondiale des conférences internationales, je voudrais saisir l’opportunité et l’honneur d’être à cette tribune pour demander au monde de se tourner particulièrement vers un pays.
Ce pays est au cœur même de l’Afrique, ce magnifique continent que beaucoup d’experts présentent à raison comme l’avenir de l’économie mondiale, pour notamment son énorme potentiel minier, sa richesse agricole ou la puissance de sa transition démographique.

Les chiffres qui l’attestent sont plus qu’alarmants.
En effet, 71 % de la population vivrait en dessous du seuil de pauvreté international
-630 834 personnes sont encore déplacées à l’intérieur du pays tandis que 632 000 réfugiés centrafricains demeurent dans les pays voisins du fait d’un conflit armé et d’une crise sécuritaire qui n’a jamais autant mobilisé le conseil de sécurité des nations unies.Pire encore, Selon d’autres estimations, cette année c’est 2,8 millions de Centrafricains, soit plus de la moitié de sa population qui devraient avoir besoin d’une aide humanitaire, 1,9 millions étant en besoin d’extrême sévérité.
Notre indice de développement humain lui (188e sur 189 pays) risque par ailleurs de compromettre durablement l’avenir des futures générations.Le taux d’analphabétisme est tout aussi catastrophique tout comme celui de la mortalité maternelle qui est l’un des plus élevés au monde (882 pour 100 000 naissances).
Quand au taux de mortalité infantile, il est devenu le 6e plus élevé du monde (116 enfants sur 1000 perdant la vie avant leur cinquième anniversaire selon les chiffres de l’UNICEF).La gravité de cette situation est aussi accentuée par la faible qualité de l’enseignement primaire et le manque d’enseignement secondaire pour les filles qui subissent de nombreuses violences avec 11 000 incidents signalés chaque année.Au regard de ce bilan dramatique, vous comprendrez que c’est un défi immense auquel sont confrontées les populations de la République Centrafricaine.
Pour cela, je fais confiance aux autorités. Il faut les encourager à trouver les solutions qui s’imposent face à cette terrible crise.Je veux toutefois aussi lancer un appel solennel à tous les acteurs au développement, aux gouvernements, aux associations et aux ONG du monde entier pour qu’ils continuent de se mobiliser davantage en concentrant leurs efforts pour aider la RCA à se stabiliser et rejoindre le cercle des nations en plein essor.

se tienne malgré la difficile conjoncture pandémique.Sachez que chaque fois qu’une population souffre quelque part dans le monde, c’est toute l’humanité qui est concernée.Je vous remercie.
Jean Molière