En attente à une trentaine de kilomètres au nord-est de Ouagadougou, la colonne de véhicules militaires est empêchée de circuler par des manifestants depuis près d’une semaine.

Le gouvernement du Burkina Faso a indiqué mercredi 24 novembre « travailler » pour qu’un convoi militaire français que des manifestants empêchent depuis près d’une semaine de circuler, puisse atteindre sa « destination finale », le Mali via le Niger.
« Le convoi est toujours sur le territoire burkinabé et nous travaillons pour son départ de notre territoire afin qu’il puisse atteindre Gao [Mali], sa destination finale », a déclaré, lors d’un point de presse le ministre burkinabé des affaires étrangères Alpha Barry, espérant un rapide « aboutissement des discussions » avec les manifestants.
Invitant ces derniers à « faire confiance au gouvernement », le ministre a assuré que « le convoi destiné aux forces françaises à Gao n’est pas un convoi contre le Burkina Faso et ne va pas pour armer des terroristes », comme l’affirment de fausses informations sur les réseaux sociaux. « Le convoi est escorté par la gendarmerie nationale. On ne peut pas imaginer que notre armée escorte un convoi pour aller livrer [des armes] aux terroristes », a-t-il insisté.
Le convoi est en attente dans une enclave militaire située à une trentaine de kilomètres au nord-est de Ouagadougou, avait indiqué lundi à l’AFP une source sécuritaire du Burkina Faso, sans vouloir donner le nom de la localité où se trouvait cette enclave, afin d’éviter de nouvelles manifestations.
« Ne pas se tromper d’ennemi »
M. Barry a par ailleurs vanté les « relations historiques », entre la France et le Burkina Faso, notamment « une coopération militaire très importante qui remonte à l’époque coloniale ». Il a indiqué que des opérations logistiques ont lieu avec l’armée française, notamment pour acheminer des soldats burkinabés dans des zones reculées et attaquées par des groupes djihadistes.
« La lutte contre le terrorisme est l’affaire de tous les Burkinabés, de notre armée nationale. Il ne faut pas qu’on se trompe d’ennemi, car la France est toujours intervenue à nos côtés lorsque nous lui en avons fait la demande », a-t-il précisé.
Samedi, au moins quatre personnes ont été blessées à Kaya, principale ville de la région Centre-Nord du Burkina Faso où des manifestants s’opposaient au passage d’un grand convoi logistique de l’armée française venant de Côte d’Ivoire. Ce convoi avait déjà été ralenti à plusieurs reprises par des manifestants depuis son entrée au Burkina Faso.
La France, présente au Sahel depuis 2013 pour lutter contre les groupes djihadistes, a entamé une réduction de son dispositif, prévoyant de réduire ses effectifs dans cette région d’ici à 2023 à 2 500-3 000 hommes, contre plus de 5 000 auparavant. Elle fait face à un vent de contestation quant à sa présence, en particulier au Mali et au Burkina Faso.
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