1 décembre 2024
Paris - France
AFRIQUE INTERNATIONAL

Attaque de civils au Mali : la population terrorisée par des groupes djihadistes

Au moins 51 civils ont été tués dimanche dans des attaques simultanées menées dans quatre villages de la commune de Ouatagouna par des terroristes.

« Ils ont abattu tous ceux qu’ils ont rencontrés sur leur passage », confie, sous le choc, Waly Sissoko, préfet du cercle d’Ansongo, une circonscription située à l’est du Mali, non loin des frontières avec le Niger et le Burkina Faso. Dimanche 8 août, vers 18 heures, au moins 51 civils ont été tués dans des attaques simultanées menées dans quatre villages de la commune de Ouatagouna par un groupe terroriste. Un bilan provisoire, dressé par la préfecture.

Si le motif de cette tuerie reste encore flou, plusieurs sources sécuritaires estiment que les djihadistes ont mené une « expédition punitive », en représailles à l’arrestation récente de « plusieurs cadres djihadistes », à proximité de Ouatagouna. « Quand l’armée arrête un terroriste, ce sont nous, les civils, qui trinquons, se désespère Ali (le prénom a été changé), un ressortissant du cercle d’Ansongo. Les terroristes pensent que nous informons l’armée sur leurs positions, alors ils nous massacrent. »

D’après cet habitant, cela fait pourtant plusieurs mois que plus aucun civil de la zone n’ose échanger avec les forces armées, qu’elles soient composées de casques bleus déployés au sein de la Mission des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), des forces armées maliennes (FAMa) ou de militaires français (de l’opération antiterroriste « Barkhane »). Depuis le début de la guerre déclenchée au nord du Mali en 2012, aucune ne parvient à enrayer la progression des conflits djihadistes qui métastasent vers le sud, au point de déstabiliser les Etats voisins.

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Châtiments cruels

Dans le cercle d’Ansongo, deux groupes terrorisent la population : le Groupe de soutien de l’islam et des musulmans (GSIM, affilié à Al-Qaida) et l’organisation Etat islamique au grand Sahara (EIGS, qui a prêté allégeance à l’Etat islamique). Les attaques simultanées de Ouatagouna n’ont pour l’instant pas été revendiquées mais plusieurs sources les attribuent à l’EIGS au vu du mode opératoire employé. Plus sanguinaire que le GSIM, qui cible davantage les militaires, l’EIGS n’hésite pas, au contraire, à frapper massivement les civils. Ou à infliger des châtiments cruels.

« Là-bas, l’EIGS et le GSIM font la loi », soutient une source sécuritaire

Le 2 mai, à une cinquantaine de kilomètres au nord de Ouatagouna, des membres de l’EIGS ont amputé, en public, la main droite et le pied gauche de trois présumés voleurs. Le 15 mai, à Tessit, toujours dans le cercle d’Ansongo, le groupe s’était attaqué aux soldats maliens, tuant quinze d’entre eux.

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