Au moins un point de blocage subsiste entre Alassane Ouattara et Assimi Goïta pour la libération des 46 soldats détenus depuis trois mois au Mali : le lieu où ils seront remis aux autorités ivoiriennes.
Selon nos informations, la junte malienne et les autorités ivoiriennes ne parviennent pas à se mettre d‘accord sur le lieu où seront remis, au moment de leur libération, les 46 soldats ivoiriens détenus au Mali depuis trois mois.
Un blocage qui a été évoqué ce 6 octobre à Abidjan, au cours d‘un entretien entre Alassane Ouattara et son homologue togolais Faure Essozimna Gnassingbé, par ailleurs médiateur dans ce dossier qui empoisonne les relations entre les deux voisins ouest–africains. Le directeur de cabinet de Ouattara, Fidèle Sarassoro, lui aussi impliqué dans les négociations, et le ministre ivoirien de la Défense, Téné Birahima Ouattara, étaient par ailleurs présents. C‘est la première fois que les deux chefs d‘État, qui discutaient jusqu‘ici par téléphone, évoquaient directement ce dossier.
« Progrès »
Tandis que les autorités ivoiriennes réclament le transfert de leurs compatriotes par Lomé (comme lors de la libération des trois soldates, le 9 septembre), les Maliens plaident pour ceux ci soient relâchés à Bamako. Lors de cette entrevue, le président togolais a par ailleurs fait part de « progrès » dans les discussions avec la junte. Abidjan considère toujours ses soldats comme étant des « otages » des autorités maliennes. Ceux–ci ont été inculpés en août pour « tentative d‘atteinte à la sûreté extérieure de l‘État », accusés d‘être des « mercenaires ».
Bamako continue de réclamer l‘extradition de Karim Keïta, de Tiéman Hubert Coulibaly et de Boubou Cissé, ce qu‘Abidjan estime être un << chantage inacceptable », assurant que ces personnalités recherchées par la justice malienne ne se trouvent pas en Côte d‘Ivoire. Ce 7 octobre, c‘était au tour de d‘Umaro Sissoco Embaló, le président en exercice de la Communauté économique des États d‘Afrique de l‘Ouest (Cedeao), d‘être reçu par Alassane Ouattara.
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Après quelques jours de repos dans sa résidence de Mougins, le président ivoirien est rentré ce 5 octobre en Côte d‘Ivoire. Un retour qui semblait indiquer une issue rapide à ce dossier dans lequel l‘intervention des chefs religieux et traditionnels maliens aurait été déterminante.
Le 29 septembre, une mission de haut niveau de la Cedeao, composée des présidents ghanéen Nana Akufo-Addo et gambien Adama Barrow, ainsi que du chef de la diplomatie togolaise, Robert Dussey s‘était rendue à Bamako et avait été reçue par le président de la junte, Assimi Goïta. De cet entretien, officiellement, rien n‘avait filtré. Cependant, en coulisses, les différentes parties ne cachaient pas leur optimisme quant à un dénouement imminent.
JA