5 décembre 2024
Paris - France
AFRIQUE INTERNATIONAL

Abidjan enverra-t-il des casques bleus ivoiriens à l’appui de la Minusca ?

Pour remplacer le bataillon gabonais exclu de la mission de maintien de la paix en Centrafrique, l’étatmajor ivoirien réfléchit à lenvoi dun contingent de 450 à 650 hommes avant lété 2022. Mais Abidjan doit, pour convaincre lONU, équiper et former rapidement ses troupes

Après le renvoi miseptembre, sur fond daccusations dagressions sexuelles, du contingent gabonais de 450 hommes déployé auprès de la Minusca en Centrafrique (AI du 21/09/21), plusieurs pays se sont rapidement manifestés dans lobjectif de combler la baisse des effectifs. Dans la foulée, Tunis a ainsi envoyé pour la première fois en RCA un contingent de larmée de lair, fort de 120 hommes et de quatre hélicoptères. Concomitamment, à Abidjan, le ministère de la défense, sous la houlette de Téné Birahima Ouattara, ainsi que létatmajor des Forces armées de Côte dIvoire (FACI) ressortent des tiroirs lenvoi dun bataillon de casques bleus ivoiriens au sein de la mission onusienne en Centrafrique, projet initialement envisagé par lexministre de la défense Hamed Bakayoko en 2018

Létatmajor envisage donc de déployer en RCA entre 450 et 650 hommes à lhorizon de juin 2022 pour renforcer les effectifs de la mission, placée sous le commandement du général burkinabè Daniel Sidiki Trao. Pour lheure, Abidjan na envoyé dans le pays quune cinquantaine de personnels issus des rangs de la police et de la gendarmerie. La Côte dIvoire est en revanche très impliquée au sein de la Minusma, la mission de lONU au Mali, elle déploie plus de 700 hommes notamment dans la région de Mopti et Tombouctou

En attendant le feu vert de New York 

Pour être éligible, le bataillon ivoirien devra dabord se mettre en conformité technique avec les normes édictées par ladministration onusienne. Or les FACI, qui sont déjà fortement mobilisées sur la frontière nord de la Côte dIvoire face aux groupes armés, ne disposent actuellement pas de matériel militaire permettant de se rendre sur un troisième théâtre dopérations. Avant lété, une mission dinspection de l‘ONU dépêchée en Côte dIvoire par le Département des opérations de maintien de la paix (DOMP) avait dailleurs recalé un bataillon ivoirien positionné en vue de rejoindre la Minusca

Se pose également la question de la formation de cette unité : en ce qui concerne le contingent ivoirien engagé au Mali, lentraînement avait été dispensé par les Forces françaises en Côte dIvoire (FFCI), avec le soutien du prestataire OMP Solutions, entité du groupe Marck & Balsan. Surtout, deux autres pays dAfrique de lOuest sont positionnés pour grossir les rangs de la Minusca et font actuellement figure de favoris face à Abidjan : le Togo et le Sénégal

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