Pour remplacer le bataillon gabonais exclu de la mission de maintien de la paix en Centrafrique, l’état–major ivoirien réfléchit à l‘envoi d‘un contingent de 450 à 650 hommes avant l‘été 2022. Mais Abidjan doit, pour convaincre l‘ONU, équiper et former rapidement ses troupes.
Après le renvoi mi–septembre, sur fond d‘accusations d‘agressions sexuelles, du contingent gabonais de 450 hommes déployé auprès de la Minusca en Centrafrique (AI du 21/09/21), plusieurs pays se sont rapidement manifestés dans l‘objectif de combler la baisse des effectifs. Dans la foulée, Tunis a ainsi envoyé pour la première fois en RCA un contingent de l‘armée de l‘air, fort de 120 hommes et de quatre hélicoptères. Concomitamment, à Abidjan, le ministère de la défense, sous la houlette de Téné Birahima Ouattara, ainsi que l‘état–major des Forces armées de Côte d‘Ivoire (FACI) ressortent des tiroirs l‘envoi d‘un bataillon de casques bleus ivoiriens au sein de la mission onusienne en Centrafrique, projet initialement envisagé par l‘ex–ministre de la défense Hamed Bakayoko en 2018.
L‘état–major envisage donc de déployer en RCA entre 450 et 650 hommes à l‘horizon de juin 2022 pour renforcer les effectifs de la mission, placée sous le commandement du général burkinabè Daniel Sidiki Traoré. Pour l‘heure, Abidjan n‘a envoyé dans le pays qu‘une cinquantaine de personnels issus des rangs de la police et de la gendarmerie. La Côte d‘Ivoire est en revanche très impliquée au sein de la Minusma, la mission de l‘ONU au Mali, où elle déploie plus de 700 hommes notamment dans la région de Mopti et Tombouctou.
En attendant le feu vert de New York
Pour être éligible, le bataillon ivoirien devra d‘abord se mettre en conformité technique avec les normes édictées par l‘administration onusienne. Or les FACI, qui sont déjà fortement mobilisées sur la frontière nord de la Côte d‘Ivoire face aux groupes armés, ne disposent actuellement pas de matériel militaire permettant de se rendre sur un troisième théâtre d‘opérations. Avant l‘été, une mission d‘inspection de l‘ONU dépêchée en Côte d‘Ivoire par le Département des opérations de maintien de la paix (DOMP) avait d‘ailleurs recalé un bataillon ivoirien positionné en vue de rejoindre la Minusca.
Se pose également la question de la formation de cette unité : en ce qui concerne le contingent ivoirien engagé au Mali, l‘entraînement avait été dispensé par les Forces françaises en Côte d‘Ivoire (FFCI), avec le soutien du prestataire OMP Solutions, entité du groupe Marck & Balsan. Surtout, deux autres pays d‘Afrique de l‘Ouest sont positionnés pour grossir les rangs de la Minusca et font actuellement figure de favoris face à Abidjan : le Togo et le Sénégal.
AI
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