La cheffe de file du Rassemblement national exige qu’un volet diplomatique, notamment en matière de lutte contre « l’immigration clandestine », soit intégré au plan « Mayotte debout ». Dans une tribune publiée dimanche, trois ministres promettent un second projet de loi pour « une lutte efficace contre l’immigration clandestine ».
Ce n’est pas un simple déplacement pour l’élue frontiste, qui veut continuer à entretenir le rôle qu’elle se donne de première opposante au pouvoir, et sa stature présidentielle. C’est aussi un coup de pression politique.
Ni ornements ni couronnes de fleurs, mais d’emblée un ton très politique alors que Marine Le Pen est arrivée à Mayotte dimanche pour une visite de trois jours. Le plan du gouvernement ne « va pas assez loin », a déclaré l’élue frontiste à sa descente d’un avion de la Sécurité civile à l’aéroport de Dzaoudzi. « Sans régler le problème de l’immigration clandestine, rien ne sera utile », a-t-elle ajouté, en référence à la forte pression migratoire des Comores voisines, que subit ce département. Les ministres Bruno Retailleau (Intérieur), Manuel Valls (Outre-mer) et Sébastien Lecornu (Armées) promettent, eux, que des « mesures de fermeté » contre l’immigration irrégulière à Mayotte seront incluses dans l’un des projets de loi consacrés à la reconstruction de l’archipel .
Marine Le Pen, en terrain conquis ?
“Si c’est nécessaire, évidemment que nous rappellerons au gouvernement les promesses qui ont pu être faites”, a ajouté la cheffe de file des députés RN à l’Assemblée nationale. Un coup de pression politique car à Mayotte, Marine Le Pen est en terrain conquis. Elle obtient 59 % des voix au second tour de la présidentielle en 2022 et une députée mahoraise a été élue pour la première fois en juillet dernier. À quelques minutes de l’aéroport, des Mahorais perçoivent diversement sa venue dans l’archipel.
Jean Moliere Avec AFP
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